TEST 15 JOURS

Épargne : comment la crise sanitaire a accéléré l’adoption du conseil digitalisé

Arrivés sur le marché français à partir des années 2010, les robo-advisors ne connaissent pas (encore) le succès fulgurant de leurs homologues américains et britanniques. Si les encours progressent, le recours au conseil automatisé est loin d’être devenu la norme. Tour d’horizon des acteurs en place et sur leur vision du marché.

Par Caroline Soutarson. Publié le 13 janvier 2022 à 6h20 - Mis à jour le 13 janvier 2022 à 10h05
Interface Robo Advisor

Bâtis sur les ruines de la crise financière de 2007, les premiers robo-advisors – les étatsuniens Betterment et Wealthfront en tête – ont su profiter des progrès en intelligence artificielle et d’un “sentiment grandissant de défiance des consommateurs à l’égard des banques” pour disrupter le marché du conseil financier, décrit Philipp Maume, professeur de droit à l’Université technique de Munich dans son article “Regulating Robo-advisory” paru en 2019. Suivant la tendance américaine, de nouveaux acteurs européens et notamment français se sont lancés sur le même segment de marché du conseil digitalisé et automatisé.

Les primo-arrivants (lire notre premier dossier les concernant paru en 2016) Active Asset Allocation (AAA), Advize, FundShop, WeSave et Yomoni sont toujours présents. Même Marie Quantier, qui a connu quelques déboires ces dernières années, n’a pas dit son dernier mot et fait son grand retour en 2022 (voir encadré). D’autres les ont même rejoints tels que Fundvisory, Nalo, Birdee et, plus récemment Artur et Zalpha (ex-Marie Quantier), ce qui prouve une certaine attractivité du marché côté offre.

Marie Quantier renaît de ses cendres en Zalpha

La société éditrice de Marie Quantier, Q-Hedge Technologies, a fait l’objet d’un jugement de liquidation judiciaire prononcé le 25 juillet 2019. Quatre mois plus tard, la solution de conseil digital a été rachetée à la barre pour moins de 100 000 euros, elle qui s’était valorisée jusqu’à 9 millions d’euros, par MyFunds Office, un distributeur de fonds de placement en France, Espagne, Belgique, Luxembourg et Suisse. “Oubliée” du public durant deux ans, la fintech refait parler d’elle lorsque le courtier Patrimea acquiert une partie de son portefeuille de clients du contrat d’assurance vie Marie Quantier I, resté assuré chez Suravenir, filiale du Crédit Mutuel Arkéa, en novembre 2021.

2022 signe le retour de la fintech, sous la marque Zalpha cette fois, avec un lancement le 10 janvier. Elle sera dirigée par Jérôme Glodas, cofondateur de MyFunds Office et président de Zalpha, ainsi que par Pierre Hervé, son directeur général. Le robo-advisor fait équipe avec Generali Vie pour le contrat d’assurance vie.

Pourtant, la France n’a pas connu l’engouement des pays nord-américains ou britanniques. “On arrive à un stade de maturité sur les marchés occidentaux hors européens. Les robo-advisors détiennent plus de mille milliards de dollars d’actifs sous gestion au niveau mondial, dont 9 % en Europe”, souligne Gaël Minon, responsable des solutions digitales de Gambit et directeur de Birdee, le robo-advisor de Gambit. Selon Statista, les actifs gérés par les robo-advisors en France sont quant à eux inférieurs à 17 milliards d’euros, plaçant l’Hexagone derrière le Royaume-Uni (22,3 milliards d’euros) et l’Italie (19,4 milliards) mais devant l’Allemagne (15,3 milliards).

Avec un taux de croissance supérieur à 50 % en 2021, la progression des actifs gérés par les robo-advisors en France est amenée à ralentir dans les années à venir

Les épargnants français ne se sont effectivement pas jetés sur les nouvelles offres de conseil digitalisé, qui demeurent une niche. Sébastien d’Ornano, président de Yomoni, le robo-advisor qui revendique les encours les plus élevés en BtoC (650 millions d’euros en décembre 2021), indique que ses clients particuliers proviennent essentiellement de “quatre industries : la banque, le consulting, la tech et la santé”. L’acquisition client s’avère en effet complexe.…

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