Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > BPCE ferme Fidor : retour sur un projet stratégique qui a tourné au fiascoBPCE ferme Fidor : retour sur un projet stratégique qui a tourné au fiascoBPCE a racheté le challenger allemand Fidor en 2016 pour 142 millions d’euros. Sept ans plus tard, après avoir échoué à en faire un acteur paneuropéen puis à le revendre au fonds Ripplewood Advisors, le groupe ferme la société. Fin 2022, la BaFin a infligé près de 4 millions d’euros d’amendes à la société pour des infractions graves à la législation sur le blanchiment d’argent. Par Aude Fredouelle. Publié le 16 février 2023 à 17h16 - Mis à jour le 22 février 2023 à 16h17 Ressources Pas étonnant que BPCE n’ait même pas voulu jeter un œil au dossier Orange Bank, comme le révélait en janvier 2023 le magazine Challenges. Le groupe gère encore les conséquences du rachat du challenger allemand Fidor bouclé en décembre 2016. Après de nombreux rebondissements, en novembre 2022, la banque a annoncé aux salariés allemands de la filiale (début 2022, ils étaient environ 100 collaborateurs à Berlin et 70 à Munich) que les comptes des clients seraient clôturés à partir de début 2023, comme le relayait alors le site allemand Finanz-szene. Une information passée inaperçue dans l’Hexagone. Ce 15 février 2023, la page d’accueil du site de Fidor indique à ses clients que “Fidor Bank AG cessera ses activités bancaires cette année. Notre maison-mère, le Groupe BPCE, (…), nous accompagne pleinement dans cette démarche (…)”. Une décision qui intervient près de sept ans après l’acquisition du challenger et conclut ce fiasco pour le groupe bancaire – qui n’est pas le seul à s’être cassé les dents en essayant de lancer une néobanque. Les fintech BtoC des banques, gouffres financiersEn rachetant la banque mobile allemande, BPCE avait été le premier groupe bancaire à se positionner ainsi sur le créneau. Un audit minutieux de la start-up est mené début 2016, au cours duquel le groupe bancaire découvre que les 130 millions d’euros d’encours de Fidor ont en grande partie été investis dans un portefeuille de crédits à la consommation automobile “subprimes” au Royaume-Uni. Selon nos informations, à cause de ces encours jugés risqués par BPCE, et dans un contexte post-référendum pour le Brexit (en juin 2016), la valorisation initialement évoquée, autour de 150 millions d’euros, est revue à la baisse, car BPCE prévoit un abandon de créances. Le groupe débourse finalement 102 millions d’euros pour racheter la société à ses actionnaires historiques, et injecte 40 millions d’euros supplémentaires en equity pour financer sa croissance et répondre aux exigences de fonds propres des régulateurs. Le document de référence 2016 de Fidor indique que “BPCE s’est engagé à assurer une capitalisation suffisante à Fidor pour garantir ses pertes sur ses portefeuilles britanniques TCFC et Glasshouse Group à partir de 2017 et à hauteur de 84 millions d’euros” et qu’”une augmentation continue des provisions pour pertes est prévue pour les années suivantes pour protéger la banque contre les risques de défaut”.… Cet article est reservé aux abonnés Déja abonné ? Connectez-vous Vous n’êtes pas encore inscrit ?Créez un compte pour tester notre offre gratuitement pendant 15 joursServices en ligne : études, analyses, bases de données et bien plus encoreBriefings quotidiens : actualités synthétiséesLettres hebdomadaires Nom Prénom Email Aude Fredouelleacquisitionbanque de détailbanque mobilechallengernéobanqueBesoin d’informations complémentaires ?Contactez le service d’études à la demande de mind Nom Prénom Nom Entreprise*Téléphone mobileE-mail* Demande* À lire Les fintech BtoC des banques, gouffres financiers